jeudi 17 septembre 2015

Conflit de valeurs

(Exposé à la journée du club Idéact organisée par Pierre Musso le 16 septembre 2015)

Notre économie, notre société, sont actuellement dans une phase de transition : l'informatisation, que certains préfèrent nommer "numérique", a transformé la nature des produits et le fonctionnement du système productif, mais les comportements des entreprises, des consommateurs et de l’État ne se sont pas encore convenablement adaptés aux possibilités qu'elle apporte, ils ne savent pas non plus éviter les risques qui accompagnent ces possibilités.

Nous avons nommé "iconomie" la représentation d'une société qui serait, par hypothèse, parvenue à la maturité au regard de l'informatisation : cela nous permet de mettre en évidence les conditions nécessaires de l'efficacité. Elles ne sont pas suffisantes, mais il est certain que si on ne les respecte pas la maturité ne peut pas être atteinte.

Ceux qui travaillent sur le système d'information d'une entreprise rencontrent souvent des obstacles qui s'opposent à la mise en œuvre de solutions raisonnables, dont la discussion provoque des conflits que la seule logique ne peut pas expliquer. L'expérience montre que ces conflits ont trois origines possibles, que l'on peut classer dans l'ordre des violences croissantes : sociologie, philosophie, métaphysique.

Les conflits d'origine sociologique sont ceux qui ont trait à la légitimité des pouvoirs, aux territoires des directions : chacune veut par exemple conserver le langage dont elle a l'habitude, au prix d'une confusion conceptuelle qui altère la qualité du SI.

Les conflits d'origine philosophique portent sur les techniques de la pensée : la pratique de l'abstraction, nécessaire pour choisir les êtres et les attributs que le SI observera, se heurte à l'objection "ce n'est pas si simple" ; la définition de la frontière entre le conceptuel et l'intuitif, l'automatisation et l'action humaine, nécessite une clarté d'esprit peu répandue. Ces conflits, qui tournent autour de la façon dont chacun pense, touchent à quelque chose de très profond et de très délicat dans chacun : on voit des personnes quitter la salle de réunion en claquant la porte.

Les conflits d'origine métaphysique portent sur les valeurs, sur la définition de ce qui est bien et de ce qui est mal, sur ce que l'on est et ce que l'on veut être, sur le but que l'on donne à son action et à sa vie, etc. Ils concernent donc dans les personnes, dans les entreprises, ce qu'il y a de plus intime dans leur individualité, et leur potentiel explosif est tellement puissant que l'on hésite à les expliciter : ils restent souterrains, comme des structures volcaniques qui soulèvent le sol, brisent sa surface, et travaillent sourdement les consciences.

vendredi 11 septembre 2015

L'intelligence iconomique

L'institut de l'iconomie vient de publier L'intelligence iconomique aux éditions De Boeck.

Cet ouvrage fait le point de ses travaux et réflexions sur l'iconomie.

Voici sa table des matières :

Au fil du temps qui passe : permanences, ruptures, opportunités

Play it again, Sam… Ruptures et continuités des révolutions industrielles, par Claude Rochet

Éléments de théorie « iconomique », par Michel Volle

Les nouveaux modèles en action

La ville intelligente, l’iconomie et l’évolution nécessaire du management public, par Claude Rochet

Géopolitique de l’iconomie, nouveaux rapports de force et stratégies d’influence, par Laurent Bloch

L’informatisation criminelle, trafics et crimes de l’économie financière, par Michel Volle

Les leviers de réussite dans l’iconomie

Nouveaux modèles d’affaires ou modèles iconomiques ?, par Pierre-Jean Benghozi

Étude de cas : AliBaba, par Francis Jacq

Les normes, une arme stratégique… quand on a une stratégie, par Jacques Printz

La France dans l’icononomie

La France dans l’iconomie : une étoile qui s’éteint ?, par Jean-Pierre Corniou